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Blog de Villedaixenprovence.fr
26 janvier 2014

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Aix : l'hôpital en crise de croissance
AIX-EN-PROVENCE 

La CPA accorde 30M d'euros. Avec 15M d'euros d'aides étatiques, l'établissement pourra lancer sa restructuration in situ

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				Santé - Aix : l'hôpital en crise de croissance - 1

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    L'hôpital attend une aide ultime de l'État pour pouvoir pousser les murs.

 

La Calade, ailleurs ou jamais ? Le centre hospitalier étouffe dans ses murs et les multiples projets de restructuration sont à bout de souffle. "À coup d'un plan par an, on en est au plan E, résume Jean-Pierre Lala, secrétaire général depuis moins d'un lustre. Tout à l'heure, on va faire le tour de l'alphabet."

Aussi, l'annonce de la communauté du pays d'Aix d'apporter 30M€ pour une extension in situ, estimée à 45M€, a été sacrément bien accueillie. "C'est un engagement fort, appuie Joël Bouffies, directeur du centre hospitalier du pays d'Aix -désormais étendu à l'établissement de Pertuis dans le cadre d'une communauté hospitalière de territoire - mais aussi de Digne. Il doit entraîner, nous espérons, l'apport de 15M de la part de l'État." Maryse Joissains, présidente de la CPA, a saisi le ministre de la Santé du dossier.

"On rentre toute nouvelle activité au chausse-pied"

Quand Joël Bouffies est arrivé à la tête de l'hôpital il y a cinq ans, il était encore question de le déménager pour le reconstruire entièrement. Coût : 230M€. "Vu la conjoncture actuelle, ce projet est derrière nous. Mais nous avons la chance d'avoir une communauté d'agglomération saine, qui a décidé d'endosser la compétence santé et de nous aider. C'est un mode qui se développe, poursuit-il, citant les exemples de la communauté de Lyon ou Draguignan. Mais la fenêtre est étroite. Il faut que le projet soit validé cette année. Sinon, cela va bloquer de nombreuses opérations projetées". Dont certaines pourraient être lancées très vite.

Et elles sont multiples. L'hôpital a besoin d'ouvrir 10 lits en urgence gériatrique ; de déménager l'unité de dialyse ; doubler sa capacité en réanimation (12 lits aujourd'hui et 8 en surveillance continue). Devenu établissement référent dans la prise en charge de l'AVC d'Aix à Gap, le service de neurologie tourne à plein régime et de 30 lits, doit passer à 40.

L'hôpital a pu financer sur ses fonds propres un 2e IRM et un Pet Scan. Encore faut-il entièrement revoir le service de médecine nucléaire pour les accueillir. Il faut doubler l'espace de chirurgie ambulatoire (10 lits seulement) où se déroulent 20 à 30 % des interventions quand toutes les tendances tablent sur une opération sur deux, demain, faite sous ce mode opératoire.

"Nous avons une vraie reconnaissance sur le territoire"

Et puis, songer nouveau parking souterrain : l'actuel est saturé ; quant aux 700 places pour le personnel en surface, compter 200 sauvages tous les jours qui posent des problèmes d'accès et de circulation...

Ce sont de multiples extensions qui sont projetées sur les 9 ha du patrimoine entre Solari et Pontier ; la moitié de la surface est déjà bâtie, la direction envisage un nouveau bâtiment au nord des sept étages du Cezanne qui atteint le demi-siècle ou au-dessus de la radio : 6 000m² pour désengorger les services et inverser la courbe des chambres à deux lits.

"On rentre toute nouvelle activité au chausse-pied, poursuit M. Lala. Dans le même temps, nous sommes de plus en plus confortés comme pôle de référence, on vient de recruter un chirurgien thoracique, nous avons une vraie reconnaissance sur le territoire".

L'hôpital voit depuis des années passer tous les plans de restructuration, à l'instar des M€ qui ont abondé il y a peu aux hôpitaux marseillais ou à Avignon. Le centre hospitalier de la 4e ville de la région aimerait faire partie du prochain train de la modernité... La décision de l'État est attendue au printemps.


Axium (groupe Almaviva) passé sous fonds de pension

Les coopérations entre l'hôpital et les autres établissements de soins privés de la ville, sinon pour la cancérologie, restent limitées, la charge de population permettant la coexistence actuelle. Chacun garde ses spécificités, comme le pôle mère-enfant dévolu à l'hôpital, ou son service ophtalmo qui reste en secteur 1 (une rareté...).

C'est entre les cliniques Axium et Rambot que la coopération s'est concrétisée fin 2011 avec un groupement de coopération sanitaire pour la cardiologie interventionnelle, induit par l'Agence régionale de santé qui n'autorisait plus à Aix que deux établissements en la matière. Depuis, c'est à Axium que se situe le plateau technique en cardiologie d'urgence et pathologie coronarienne avec 42 lits dont 12 en soins intensifs et 30 en médecine cardio. En 2012, 2 921 actes dont 1 168 angioplasties y ont été accomplis.

Les soignants restent, mais pas les dirigeants. Car la clinique Axium, construite en 1993 par les chirurgiens Kadji, qui était le fleuron du groupe Kapa santé, a été vendue en 2012 au groupe marseillais Almaviva qui représente désormais 770 lits, un millier de salariés, 600 praticiens libéraux pour un chiffre d'affaires de 105M€.

"Désormais, c'est une direction avec une perception plus... financière"

Almaviva qui s'est hissé au 2e rang, derrière la Générale de Santé, de l'hospitalisation privée dans la région. Il possède des cliniques à Vitrolles, Marignane, Martigues, Marseille (Juge, Chanteclerc). Kapa nécessitait se restructurer après une politique appuyée de rachats sur le territoire. Après avoir vendu les cliniques Axium d'Aix et celle de Manosque à Almaviva, Kapa santé n'est plus présent à Aix qu'au travers de son siège social, aux Milles, depuis lequel il gère ses 11 cliniques. Almaviva a une politique radicalement différente : "Nous avions autrefois une direction très médicale, avec des médecins aux commandes et donc, une écoute des équipes particulière, témoigne un ancien salarié d'Axium. Désormais, c'est une direction avec une perception plus... financière."

Tout récemment, la société d'investissement flamande Gimv et UI Gestion français ont investi 80 M€ au sein d'Almaviva. En se séparant de son partenaire financier historique (également un fonds d'investissement), Almaviva entend poursuivre une politique de croissance et doubler son chiffre d'affaires d'ici cinq ans. Le Dr Lacoste, PDG de la polyclinique Rambot (et La Provençale), qui espère lancer la construction de sa clinique déménagée et agrandie au sud de la ville, s'était positionné à l'époque pour racheter Axium.

"Trop cher pour lui", assure un proche du dossier, selon lequel la transaction entre Kapa et Almaviva s'était faite dans les 15M€. "Notre offre était du même montant que ceux qui nous ont devancés", contredit Jean Lacoste. Qui ne nie ne pas penser encore à un actionnaire unique pour les deux cliniques privées de la ville. "On dispose de 40 000m² aux Bornes, on va en occuper 27 000... on pourrait physiquement cohabiter", lance-t-il, mi-figue, mi-raisin.


En chiffres

Budget : "Nous dégageons 8M chaque année, ce qui nous permet les petites rénovations courantes. Notre activité a encore crû de 4 % l'an passé. À Digne, nous avons moins de marges de manoeuvre."

Activité : 920 lits avec Pertuis (240 à Rambot et La Provençale), 75 465 passages aux urgences par an (14 083 à la polyclinique), service qui a été rénové cette année. 150 531 consultations externes (contre 85 000), 2 787 accouchements, 12 254 interventions chirurgicales (16 894 à Rambot avec l'explosion des actes en ambulatoire : un mode opératoire sur deux). 2 700 agents médicaux et non médicaux. 30 % des patients sont aixois, 70 % du pays d'Aix, 30 % de l'arrière-pays.

 

Carole Barletta

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