LES AIXOIS PARLENT AUX AIXOIS - Aix : guérilla à droite entre Joissains et Genzana

15 décembre 2013

LES AIXOIS PARLENT AUX AIXOIS - Aix : guérilla à droite entre Joissains et Genzana

N CE MOMENT

Aix : guérilla à droite entre Joissains et Genzana

Aix-en-Provence / Publié le Samedi 14/12/2013 à 06H38

Elle lui reproche de distribuer des calendriers à son effigie. Il répond dans une lettre pas vraiment amicale

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Maryse Joissains vs Bruno Genzana: petite guérilla entre amis, à droite.

Photos SM

Comment disait-elle déjà ? "Nous serons peut-être contraints de nous marier...". Ou encore "Pour pouvoir me retrouver au second tour, il faudrait déjà que Bruno Genzana me ménage au premier". Dans la guerre de tranchées qui se joue en ce moment au sein de la droite aixoise, Maryse Joissains (UMP) ne ménage pas non plus son adversaire UDI. La semaine dernière, elle est passée à l'offensive en lui envoyant les huissiers.

Le motif de la sommation ? Les calendriers que distribue chaque année le conseiller général du canton Centre pour l'année à venir avec le petit message qui va bien - "un élu à votre écoute" - et un numéro de téléphone pour le joindre. La sommation invitait donc à cesser "immédiatement et sans délai la distribution" desdits calendriers "lors des repas de Noël du 3e âge". Dans l'entourage de Bruno Genzana, on dit volontiers qu'une fois l'huissier débarqué, il en aurait été distribué des centaines d'autres. Selon le staff de Maryse Joissains, le calendrier Genzana aurait été vécu "comme une provocation". Et un moyen d'exercer une pression, puisqu'il était supposé que cet élément de propagande électorale - la photo est la même que dans les documents de campagne - était sponsorisé par le Conseil général.

Sous pression, Genzana ? Jamais de la vie. Le candidat répond dans une lettre ouverte à l'attaque jusqu'ici confidentielle de Maryse Joissains.

Petit 1. "Le Conseil général n'a rien à voir avec mes calendriers qui ont toujours été financés par moi-même ou ma formation politique". Petit 2. "Vous me permettrez de vous rappeler qu'en 2003, votre fille Sophie Joissains m'avait pris comme modèle et avait fait confectionner des calendriers afin de les distribuer dans les mêmes conditions que moi auprès des personnes âgées de notre ville". On vous épargne le passage sur "Je comprends votre souci (... puisque) vous-même avez été confrontée à cette dure réalité avec le rejet de votre compte de campagne aux dernières élections législatives" et le préambule ironique à souhait, "sur cette primaire que (Bruno Genzana) souhaite exemplaire".

Le loyer de la permanence dans le collimateur

"C'est dans cet esprit, écrit-il, que je ne vous ai pas envoyé un huissier (...) pour vous demandez la valeur locative de votre permanence de l'hôtel du Poët, alors même que j'ai par-devers moi une proposition de location à 15 000€". Comprendre : au-delà de la somme faramineuse pour louer une permanence qui fait mauvais genre en temps de crise, Bruno Genzana insinue que Maryse Joissains (dont l'entourage assure que le local est loué "seulement" 5000€ par mois) tente de truander sur le compte de campagne ; la loi faisant obligation au candidat de déclarer la valeur locative réelle. Un argument que Maryse Joissains balaie d'un revers : "Je ne suis pas stupide et comme je sais que l'on va m'emmerder, on a fait estimer la valeur locative du local par un expert. Il veut me faire une leçon de droit mais en attendant le juriste, c'est moi".

Pas de sommation de Genzana non plus "pour savoir quelle part (Maryse Joissains aurait) pris en tant que maire dans l'annulation de la réservation d'une salle au Z5 (Le complexe avait refusé d'accueillir au dernier moment la réunion de Bruno Genzana, ndlr)", écrit-il encore. Et le candidat de sous-entendre très clairement que Maryse Joissains confond réunions de quartier et meetings électoraux. Laquelle, très calme, ne se démonte pas une seconde : "Pour les calendriers, je lui ai fait dire que c'était interdit de distribuer ce genre de choses en période électorale. Comme il n'a rien voulu savoir, j'ai envoyé l'huissier au cas où. Si ce n'est pas le Conseil général qui paie, tant mieux. Mais je n'ai rien rendu public. Je suis dans une perspective de second tour et d'alliance, moi !"

Certes. Mais dans ces conditions, on comprendra que le mariage sera forcément de raison. On ne voit pas comment ce serait autrement qu'en lettres de sang que s'écrira la liste lors de la fusion de l'entre-deux tour.

Alexandra Ducamp