Débaucher le premier adjoint de Maryse Joissains avait sonné comme le premier coup de théâtre d'une longue campagne pour la conquête de la mairie d'Aix. Last but not least, Bruno Genzana (UDI) présentait, hier, au côté de Jean Chorro (UMP), la présidente de leur comité de soutien : la tourbillonnante et très courtisée - Maryse Joissains et Jean-Louis Keïta lui ont chacun proposé une place sur leur liste - Andréa Ferréol.
À 66 ans, la comédienne a déjà goûté aux campagnes aixoises - c'était en 2008 sur la liste de François-Xavier de Peretti où figurait déjà Bruno Genzana. "Il n'était pas question d'être uniquement spectatrice de cette élection ! Alors, je vais le faire avec ma force, ma bonne humeur et mon mauvais caractère", promet celle qui a décliné l'offre de colistier pour cause d'agenda professionnel surbooké en 2014.
Au service de Bruno Genzana
Un engagement "en mémoire" de son père - conseiller général aixois pendant 24 ans - et de sa mère - qui a été vice-présidente de la Croix Rouge - et au service donc de Bruno Genzana. Qui ne se cache pas derrière son petit doigt : "Je fais partie de ceux qui pensent que l'on ne reconnaît pas assez l'engagement d'Andréa dans cette ville. On devrait mieux l'apprécier et, je ne me gêne pas pour le dire, s'en servir".
C'est à la comédienne que l'on doit en effet d'avoir mobilisé des fonds pour, en 2006, donner une statue de Cezanne à la ville d'Aix. C'est elle qui sait comme personne mobiliser des énergies tous azimuts pour organiser et attirer des milliers de visiteurs dans les jardins aixois une fois par an lors des Flâneries d'art. C'est encore elle qui crée quasiment des émeutes devant le Pasino lorsqu'elle organise son loto de prestige... Elle est aussi marraine d'une cloche de Saint-Jean de Malte. Comme on dit chez Audiard, "Si c'est pour une oeuvre..."
"Ne pas rester dans une équipe où régnait le discrédit"
"Elle sait rassembler les talents", assure Bruno Genzana. Et c'est donc avec son entrain et un rien d'exubérance qu'elle explique son engagement auprès du candidat "de la droite et du centre". "C'est un homme attentif et qui tient ses promesses : il est jeune, disponible, s'enthousiasme-t-elle. Avec Jean Chorro, je sens qu'à tous les deux, une force est en train de s'éveiller, c'est le maire qu'il faut !"
Jean Chorro profitait, hier, de la séquence pour faire une petite mise au point sur le scénario du moment à droite. Comprendre, Maryse Joissains est politiquement en difficulté et elle a refusé toutes les alternatives. "Je ne pouvais pas rester dans une équipe où régnait le discrédit. Je ne me suis pas séparé du maire actuel par ambition personnelle mais pour garder la ville à droite, glisse-t-il. Vous voyez, je ne suis pas tête de liste..."
A Andréa Ferréol, la promesse de "travailler au corps" la société civile pour réunir du monde autour des duettistes ; à Jean Chorro de rappeler la ligne - "notre adversaire, c'est la gauche" - et Bruno Genzana d'incarner, donc, le renouvellement dans cette comédie douce-amère, à droite. Où l'on parle toujours de rassemblement d'entre-deux-tours avec Maryse Joissains. Mais dont le scénario est toujours en cours d'écriture.
Alexandra Ducamp
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