Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Blog de Villedaixenprovence.fr
13 janvier 2015

Reforme territoriale : le coup de sang de la maire d'Aix-en-Provence

Reforme territoriale : le coup de sang de la maire d'Aix-en-Provence

Le Point - Publié le 13/01/2015 à 15:05

Alors que les nouvelles métropoles se mettent en place depuis le 1er janvier, Maryse Joissains (UMP) refuse toujours la fusion avec Marseille. Interview-vérité.

Maryse Joissains, la maire d'Aix-en-Provence, refuse que sa ville paye pour les dettes de Marseille.Maryse Joissains, la maire d'Aix-en-Provence, refuse que sa ville paye pour les dettes de Marseille. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

4
4
Propos recueillis par 

Le Point : Depuis le 1er janvier, 11 grandes villes françaises ont accédé au rang de métropole. Pour Aix-Marseille, ce sera dans un an. Vous êtes toujours vent debout contre cette fusion ?

Maryse Joissains : Je ne me bats pas contre la réforme, mais contre la manière dont on la mène. On s'avance sans rien contrôler. La métropole d'Aix-Marseille Provence représente en taille six fois la métropole de Lyon et quatre fois celle de Paris. De plus, il s'agit d'intégrer la ville de Marseille, qui a d'énormes problèmes, non seulement de délinquance mais aussi d'endettement. On ne va quand même pas éponger les déficits de Marseille ! Le Pays d'Aix est toujours classé au second ou au quatrième rang de tous les palmarès pour la qualité de sa gestion. Et si l'on fait la métropole, notre territoire, à lui seul, serait racketté de 50 millions d'euros... Ce n'est pas acceptable !

Mais cette réforme est en marche. Comment pouvez-vous encore vous y opposer ?

La loi a été votée, mais elle n'entrera en vigueur pour nous qu'au 1er janvier 2016. Et quand on a une loi scélérate, on se bat pour qu'elle ne soit pas appliquée. Il est de mon devoir d'élue de m'y opposer. Nous demandons que notre métropole soit alignée sur le modèle parisien, c'est-à-dire que, dans un premier temps, son champ d'action soit limité aux compétences stratégiques (transports, économie, environnement, enseignement supérieur...). Les intercommunalités existantes conserveraient les compétences qui ne sont pas transférées à la métropole avec un pacte financier clair.

Vous avez depuis longtemps été une farouche adversaire de cette métropole. Pourquoi ne désarmez-vous pas ?

Depuis le début, je suis pour la coopération métropolitaine. Mais dans l'ordre et la rigueur, pas n'importe comment ! Cela fait quatre ans maintenant que nous négocions, et je m'aperçois que ceux qui ont préparé la loi ne la connaissent pas. La discussion est bloquée par Jean-Claude Gaudin qui veut récupérer pour sa ville en difficulté l'argent de ses voisins. On va tuer le Pays d'Aix alors que nous sommes moteur de l'économie locale ! Je n'ai pas augmenté les impôts depuis 14 ans, je ne vais pas accepter une ponction supplémentaire de 50 millions d'euros sur la population et les entreprises de mon territoire ! Du jour au lendemain, j'abandonnerais mes pouvoirs, en particulier celui de lever l'impôt, et en même temps on doublerait voire triplerait les prélèvements sur les Aixois ! Comment voulez-vous que je sois d'accord avec cela ?

Vous vous placez en état de sécession ?

S'ils acceptent que je fasse sécession, je le fais tout de suite. Mais pour le moment, ce n'est pas ce que je propose. Ce que je souhaite, c'est une coopération métropolitaine encadrée par des règles de rigueur. J'en discute depuis quatre ans avec les préfets, les deux Premiers ministres successifs... Mais on est en plein Sisyphe ! Je pousse mon dossier sur une pente ascendante, mais chaque fois, il retombe. Car M. Gaudin fait pression pour sauver sa ville. Quand vous pensez qu'ils veulent gérer la propreté de mon territoire par cette structure dominée par Marseille, il y a de quoi être inquiète...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité